Tchad : trois Russes liés au groupe Wagner libérés après leur interpellation à N’Djamena

Trois citoyens russes, dont Maxime Chougaleï, connu pour ses liens avec le groupe paramilitaire Wagner, ont été libérés ce week-end après avoir été arrêtés à N’Djamena, la capitale du Tchad, mi-septembre. Leur détention avait suscité des interrogations dans le contexte des relations grandissantes entre Moscou et N’Djamena.

Une interpellation mystérieuse

Les trois Russes avaient été arrêtés à leur descente d’avion le 19 septembre, en même temps qu’un ressortissant biélorusse. Parmi eux figurait Maxime Chougaleï, 57 ans, présenté officiellement comme un sociologue mais sous sanctions européennes pour son rôle présumé au sein du groupe Wagner, qui déploie des mercenaires dans plusieurs pays africains. Il était accompagné de Samer Hasan Ali Soueïfan, né en 1982, et de E.I Tsarev, né en 1997. Leur libération avait été annoncée comme “imminente” fin septembre, mais ils sont restés bloqués à l’aéroport de N’Djamena sans explications. Selon l’ambassade de Russie au Tchad, les trois hommes ont finalement quitté le pays à bord d’un vol commercial à destination de Moscou.

Le contexte géopolitique

Cette affaire intervient alors que les relations entre la Russie et le Tchad se renforcent dans un contexte de recul de l’influence française au Sahel. Moscou a récemment signé un accord de coopération militaire avec N’Djamena, profitant de l’affaiblissement de la présence française dans la région. Le Tchad demeure toutefois un allié stratégique de la France, hébergeant encore des bases militaires françaises, contrairement à ses voisins sahéliens où la présence russe s’accroît. La libération de Chougaleï et de ses compagnons relance les spéculations sur l’instabilité du pouvoir au Tchad. Des commentaires sur le compte Telegram de Chougaleï évoquent même une possible vengeance du Kremlin, rappelant que ce dernier avait salué la mémoire d’Evguéni Prigojine, chef du groupe Wagner, décédé en août 2023 dans un mystérieux accident d’avion.

Des antécédents troublants

Maxime Chougaleï n’en est pas à son premier épisode controversé. En 2019, lui et Soueïfan avaient été arrêtés en Libye pour une supposée tentative d’ingérence dans les élections locales, en lien avec Seif al-Islam Kadhafi, fils de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Ces accusations avaient déjà mis en lumière leurs connexions avec des réseaux paramilitaires et des ambitions politiques russes en Afrique.

Cette libération marque une nouvelle étape dans l’expansion des activités russes sur le continent africain et souligne la complexité des alliances géopolitiques dans une région en pleine redéfinition.

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