La campagne présidentielle américaine, aux enjeux élevés, entre dans sa dernière semaine lundi, avec des sondages montrant peu d’écart entre les deux candidats, chacun intensifiant ses appels pour inciter ses partisans à aller voter.
Plus de 41 millions d’Américains ont déjà voté de manière anticipée avant le jour de l’élection, le 5 novembre, dans ce qui s’annonce comme l’une des élections les plus serrées de l’histoire moderne.
Le président sortant Joe Biden ira également voter lundi, a déclaré la Maison Blanche. En campagne, les deux candidats retournent dans des États-clés : la démocrate Kamala Harris se rend dans le Michigan, où elle fait face à l’opposition d’Américains arabes outrés par le soutien des États-Unis à Israël.
Le républicain Donald Trump, 78 ans, se rendra en Géorgie, où il rencontrera un rassemblement de pasteurs et de dirigeants religieux avant de tenir un meeting.
Ces déplacements interviennent après que Harris, 60 ans, a passé le dimanche à aller de quartier en quartier à Philadelphie, en Pennsylvanie, un État crucial, avec des arrêts dans une église noire et un restaurant portoricain. “L’élection est là, et le choix, Philly, est véritablement entre vos mains”, a déclaré la démocrate, lors de son 14e déplacement dans cet État depuis le retrait de Biden en juillet.
L’ancien président Trump a attiré une foule au Madison Square Garden de New York dimanche, où, en attisant les tensions sur l’immigration, des orateurs ont tenu des propos offensants envers les Latinos, et son conseiller Stephen Miller a affirmé que “l’Amérique est pour les Américains, et seulement pour eux”. Alors que Trump a accusé Harris d’avoir “détruit le pays”, son discours a parfois été éclipsé par ses préambules, dont un comédien qui a qualifié le territoire américain de Porto Rico de “littéralement une île flottante de déchets”.
Trump et Harris ont tous deux intensifié leurs efforts pour mobiliser leurs bases, Trump cherchant à rallier les évangéliques. Tandis que Harris axe sa campagne sur le droit à l’avortement comme thème central, Trump va dans les extrêmes en la qualifiant de “radicale”, affirmant faussement qu’elle est en faveur de “l’exécution après la naissance”.
En Géorgie, l’un des sept États clés qui détermineront l’élection, Trump – lui-même peu religieux – a su captiver les électeurs chrétiens conservateurs, ayant nommé trois juges à la Cour suprême lors de son précédent mandat, qui ont ensuite annulé le droit national à l’avortement.
Harris a mis en garde contre le fait que Trump “veut ramener l’Amérique dans les années 1800” sur cette question, tout en cherchant à convaincre les femmes et les républicains modérés. Cependant, la vice-présidente rencontre des problèmes avec la base traditionnellement multiraciale et multiconfessionnelle des démocrates, alors que les victimes civiles continuent d’augmenter dans la guerre d’Israël contre le Hamas à Gaza.
Bien qu’Harris ait parfois été plus critique envers Israël que Biden, son supérieur, elle a également exclu tout changement majeur dans le soutien américain à Israël, notamment en ce qui concerne un embargo sur les armes.
Cela pourrait poser des difficultés dans le Michigan, un autre État clé, qui abrite un grand nombre d’électeurs musulmans et arabo-américains ayant déclaré qu’ils ne voteront pas pour la démocrate.