Kenya : le gouvernement mise sur des partenariats public-privé pour un avenir énergétique durable sans alourdir les taxes

Au cœur du comté de Nakuru, le président William Ruto s’avance pour un événement qui, selon lui, marque une nouvelle ère pour le Kenya. Ce jour de fin d’octobre, il lance officiellement la construction de la centrale géothermique Orpower 22, une installation de 35 MW qui fera partie du complexe de 105 MW à Menengai. Plus qu’une simple cérémonie, c’est un symbole de sa vision : un Kenya où le développement ne pèsera pas sur les contribuables, grâce aux partenariats public-privé (PPP).

Pour le président, ces PPP sont une alternative cruciale, permettant de mener des projets sans alourdir la charge fiscale ou augmenter les emprunts du pays. Il souligne que cette coopération entre le secteur public et le privé a déjà transformé le paysage national, citant la construction du chemin de fer à écartement standard comme exemple phare. “Ces partenariats nous offrent une solution gagnant-gagnant,” explique-t-il, rappelant combien l’efficacité et les investissements privés accélèrent l’accès aux services publics.

Parmi les invités, l’annonce suscite des réactions enthousiastes, notamment celle du groupe Kaishan, un investisseur étranger ayant contribué 12 milliards de KSh au projet. Ce groupe, en partenariat avec la Kenya Electricity Generating Company (KenGen), s’engage également à produire localement de l’ammoniac vert destiné aux fertilisants, une première au Kenya. “D’ici deux ans, nous produirons notre propre engrais,” se réjouit Ruto, espérant ainsi diminuer les importations et renforcer la souveraineté agricole du pays.

La géothermie, ressource prometteuse encore peu exploitée, est au cœur de la stratégie énergétique du président. Seulement 10 % de ce potentiel, soit 950 MW sur près de 10 000 MW disponibles, est actuellement utilisé. Pour Ruto, le développement de cette ressource est essentiel pour atteindre d’ici 2030 un réseau électrique entièrement vert. Le projet Menengai, avec ses 105 MW, place déjà le Kenya au 5e rang mondial pour la production géothermique, un classement qu’il souhaite encore améliorer.

Conscient des enjeux, le président invite les investisseurs à participer pleinement à cette exploitation. Il souligne que la baisse des coûts de l’électricité, favorisée par la géothermie, renforcera la compétitivité industrielle et l’efficacité économique du Kenya. Plus encore, l’énergie géothermique est au cœur de l’engagement du pays vers un avenir neutre en carbone, une voie où le Kenya souhaite rester un modèle.

La vision de Ruto trouve un écho favorable parmi les officiels présents, notamment le ministre de l’Énergie, Opiyo Wandayi, et la gouverneure de Nakuru, Susan Kihika, qui promettent tous deux de créer un environnement favorable aux investisseurs. Pour le président, chaque avancée compte : le développement, estime-t-il, doit être inclusif, durable, et respecter les engagements climatiques.

Ce jour-là à Menengai, la scène est plantée : le Kenya, à travers des partenariats stratégiques et innovants, redéfinit ses ambitions énergétiques et économiques, en invitant à un avenir où croissance et respect de l’environnement vont de pair.

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