Guinée : une « soirée Baltasar » tourne aux arrestations et aux poursuites judiciaires pour ses organisateurs

Une soirée baptisée « Baltasar », organisée au Diamond Lounge de Kipé, en banlieue de Conakry, a été brutalement interrompue par les forces de l’ordre. L’événement, jugé contraire aux mœurs locales, a conduit à l’arrestation des organisateurs et à l’ouverture de poursuites judiciaires.

Une intervention musclée de l’OPROGEM

L’Office de protection du genre et des mœurs (OPROGEM) a mis fin à la soirée avant son terme, procédant à l’arrestation de Boubacar Siddhigui Baldé et Mamadou Moundjita Baldé, identifiés comme les principaux organisateurs. Selon des documents judiciaires obtenus par des médias, notamment Le Lynx, les deux hommes sont accusés d’« incitation de mineure à la débauche », un délit réprimé par l’article 335 du Code pénal guinéen. Leur procès est prévu dans les prochains jours devant le tribunal de première instance de Dixinn, selon des sources proches du parquet.

Une soirée inspirée d’un scandale équato-guinéen

L’événement controversé s’inspirait de l’affaire médiatisée en Guinée équatoriale impliquant Baltasar Ebang Engonga. Ce haut responsable, directeur de l’Agence nationale d’investigation financière de son pays, a été arrêté pour détournement de fonds publics. L’affaire a pris une tournure plus sulfureuse lorsque des centaines de vidéos à caractère pornographique ont été découvertes sur ses appareils électroniques, impliquant notamment des partenaires issues de cercles proches du pouvoir équato-guinéen.

Ce scandale, surnommé « l’affaire Baltasar », a captivé les réseaux sociaux africains, alimentant parodies et débats. À Conakry, certains ont poussé l’ironie plus loin en dédiant une soirée spéciale au personnage, avec des offres telles que le Wi-Fi gratuit et la diffusion présumée des vidéos incriminées.

Une affaire à multiples ramifications

Les investigations de l’OPROGEM ne se sont pas limitées aux organisateurs. Le gérant et le trésorier du Diamond Lounge, ainsi qu’un employé d’une institution de la transition, ont également été interpellés et entendus. Ils pourraient faire face à des sanctions si leur implication venait à être confirmée.

Cette affaire soulève de nombreuses questions sur la réglementation des activités festives en Guinée et sur la ligne à ne pas franchir entre divertissement et atteinte aux valeurs sociétales. À l’heure où le procès se profile, l’opinion publique reste divisée, oscillant entre indignation et fascination pour cette histoire à rebondissements.

Le verdict attendu du tribunal de Dixinn sera scruté de près, tant pour son impact sur les organisateurs que pour le message qu’il enverra sur le respect des normes sociales en Guinée.

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