Le chef de la junte militaire au pouvoir Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a pris des décrets en date du 30 octobre 2024, ordonnant la radiation de plusieurs officiers supérieurs des forces armées burkinabè. Parmi les principaux concernés figurent deux personnalités ayant occupé des fonctions clés au sein de l’appareil militaire.
Ce sont : le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ancien président de la transition (actuellement en exil au Togo), et le lieutenant-colonel Evrard Somda, ex-patron de la gendarmerie nationale.
Ces « sanctions » font suite à des fautes jugées « particulièrement graves », notamment pour « atteinte à la dignité militaire et au renom de l’armée ». L’ancien chef de l’État Damiba est accusé d’avoir entretenu des « liens avec des puissances étrangères et des groupes terroristes dans le but de nuire » au Burkina Faso, tandis que Somda est sanctionné pour « avoir manifesté l’intention de s’opposer à l’État par les armes ». Les officiers radiés auront néanmoins la possibilité de faire valoir leurs droits légaux, dit-on.
Une régime tenu d’une main de fer
Le capitaine Ibrahim Traoré est arrivé au pouvoir en octobre 2022 à la faveur d’un coup d’État contre Damiba, lui-même putschiste ayant renversé en janvier 2022 le président démocratiquement élu, Roch Marc Christian Kaboré. Depuis, le régime de Traoré gouverne le Burkina Faso d’une main de fer, dans un contexte de violences accrues liées à l’insurrection terroriste qui ensanglante le pays depuis plusieurs années.